Bilan après les 5 premiers GP

On attendait un bouleversement hiérarchique lié à la refonte réglementaire 2022, il a bien eu lieu et c'est bien cela l'essentiel.

Car comme on le dit souvent ... le changement a du bon. Cette nouvelle ère F1 a donc coché les cases principales qui étaient attendues même si quelques déceptions subsistent, notamment en terme de spectacle. En effet, quid de ces dépassements à foison qu'on nous avait vendus pour justifier l'orientation technique du règlement 2022 ? Feu de paille ou presque, il suffit pour cela d'analyser le dernier GP en date. Miami semble ne pas avoir atteint le seuil de rentabilité .... que les organisateurs se rassurent, le spectacle non plus !

Quelle est la part de responsabilité du manufacturier de pneumatique ? Difficile à dire mais là-encore l'observation du début de saison amène à quelques interrogations. Depuis cette année, les pilotes ont libre choix de leur monte pneumatique au départ d'une course. Sur le papier, la règle était prometteuse. Douche froide : la diversité attendue des choix de pneus des pilotes au départ des courses s'est envolée ! Monotonie de choix comme de stratégies de course où on a pas vu grand chose à se mettre sous la dent en terme de gestion des gommes et de surprises pour la gestion de la dégradation.

Bref, il y a encore du boulot !

Mais revenons au coeur du sujet, la hiérarchie du début de saison. Les écuries vivent actuellement des fortunes diverses, feu vert pour le premier bilan de ce début de campagne :

MERCEDES :

L'écurie à l'étoile a souffert d'une des plus lourde chute. Mercedes survolait la discipline jusqu'à 2021, où RedBull a proposé le combat qu'on attendait depuis 8 ans. Mercedes aurait-elle sous-estimé le développement des monoplaces 2022 et engagé trop de ressources sur la sauvegarde du titre 2021 ? Clairement non ! L'écurie a simplement pris une direction de développement qui ne ofnctionne pas ... pour le moment.onséquence directe d'une monoplace difficile à emmener, l'horlogerie d'Hamilton s'est déréglée et Russel a pris l'initiative, l'anglais étant forcément davantage habitué à rouler "dans la douleur". Les difficultés techniques + l'arrivée de sang neuf, il n'en faut peut-être pas plus pour faire glisser Hamilton dans un relatif anonymat Le septuple champion est solide mais Russel a les dents qui rayent le bitume. L'avenir face à la fin de carrière ... attention Mr Hamilton, les choses vont parfois très vite !

REDBULL :

Déjà titré en 2021, Verstappen aura pour objectif de confirmer alors qu'il faudra aussi chipper la coupe constructeur à Mercedes pour la ramener à la maison. Pour cela, il aura à disposition son talent et une auto redoutable à condition d'être fiable et dotée d'une vitesse de pointe quasi-diabolique. Cette configuration de faible appui a bien aidé pour  s'imposer à DJeddah autant qu'à Miami. Inutile de s'attarder sur l'enfant terrible de la discipline, à qui on peut prédire un avenir radieux, pour peu que sa monture reste une des machines de référence. Et oui, en F1, pas de bonne auto, pas de résultats !

Quid de Perez dans tout ça. Cela reste subjectif mais franchement, le Mexicain ne démérite pas. On ne l'attendait pas en qualifs, il réponds présent. Quand à la course, Checco ne fait pas d'erreurs. Ajoutons à cela la malchance liée à la voiture de sécurité en Arabie Saoudite alors qu'il tenait la tête d'autorité et son problème moteur à Miami douchant ses espoirs de podium, voire de victoire, on sera d'accord pour dire que RedBull a fait bonne pioche en signant le "Ministre de la défense".

FERRARI :

Binnoto l'avait dit : toutes les forces vive sur le développement 2022! Le résultat est là : voiture bien née et Leclerc en tête du championnat. L'auto souffre toutefois de marsouinage et le package technique actuel de la Ferrari manque cruellement de vitesse de pointe, là ou le principal concurrent en a à revendre ! Le monégasque mène donc un championnat entamé tambour battant, à l'instar d'un équipier qu'on attendait à meilleure fête. Sainz déçoit et parait étonnamment fébrile. La faute à une auto difficile parait-il. A voir comment le voisin de garage s'en sert, l'argument semble difficile à entendre. Sainz Junior est pourtant redoutable sur un tour lancé et fin stratège. Hélas, il reste brouillon et pas dans le rythme de son équipier en configuration du "Dimanche". L'écart au championnat avec son redoutable équipier atteint presque déjà un point de non retour ... celui qui devrait le cantonner prochainement au rôle de porteur d'eau dans la quête du titre mondial.

MCLAREN :

A peine redressée, Mclaren replonge ! Le risque était grand de voir l'écurie prendre une direction hasardeuse en 2022, d'autant qu'elle avait grandement redressé la barre sur les deux dernières années. Le talent de Norris n'y change rien tandis que le second pilote de l'écurie est bel et bien en train de sombrer. Ricciardo n'a jamais autant déçu ! Parti de chez Redbull en claquant la porte, l'australien atterrissait chez Renault avec un bagage technique de Mamouth. Là encore, point de miracle quand l'auto n'est pas au niveau. Pourtant Daniel est responsable de sa descente aux enfers. En quittant RedBull d'une part, en ne restant pas chez Renault ensuite pour accompagner l'équipe, préfèrent la valise de dollars proposée par Mclaren dés 2020. Ricciardo a juste oublié un détail : le voisin de garage. Et depuis son arrivée chez les orange, il se fait copieusement dominé, une première dans sa déjà longue carrière. Avec les rumeurs de test O'Ward et Herta, les deux sociétaires de l'Indycar, j'ai le sentiment que Ricciardo est déjà sur le point de rendre le baquet, et sa carrière F1 avec.

ALPINE :

Des paroles, des paroles, des paroles ..... Le plan de marche n'est jamais clair chez Renault ... Alpine. Enfin si, il se réajuste en fonction des résultats, pas très ambitieux tout ça ! Comme toutes les écuries, Alpine avait sa chance. Au final, l'écurie végète à peu près au même niveau que les autres années, comme si le plafond de verre de l'équipe ne dépendait jamais d'éléments extérieurs, ce qui entre nous est franchement inquiétant. Ocon ne sera à mon avis jamais une grosse pointure et malgré sa régularité, la comparaison avec la pointe de vitesse d'Alonso est déjà un problème. C'est simple, il est déjà en situation d'infériorité car il n'est pas réellement capable des coups d'éclats de son voisin de garage ... de 41 ans. Alors que ce soit la cohabitation avec Papy ou bien avec Piastri s'il est placé rapidement, je crains que le français ne fasse pas long feu dans le giron bleu, sa nationalité lui aura tout de même offert sa chance, c'est l'essentiel dans une carrière.

ALPHA TAURI :

Un peu le même problème que chez Alpine. L'équipe ne progresse pas. Pas aidé par Tsunoda qui a pour moi déjà montré qu'il n'avait plus sa place, Gasly tient l'équipe à bout de bras. Mais le Français est un peu le même profil qu'Ocon : Rapide sur un tour, il marque le pas très souvent en condition de course. La critique est sévère mais l'accrochage avec Norris à Miami ne plaide pas en sa faveur. SI on voit le verre à moitié plein, on pourra toujours dire qu'il tire 120% des capacités de la voiture en Qualifs, chose difficilement réalisable en course. Sauf qu'il y a un hic : il se bat pour un baquet chez Redbull face à un certain Checco Perez, véritable "racer". Globalement rapide, hargneux à souhait, défenseur magistral s'il était encore nécessaire de le souligner et surtout CONSTANT, le Mexicain est un expérimenté et  pas qu'un peu. Pour le moment non, le compte n'y est pas pour que Gasly reprenne ce baquet.

ASTON MARTIN

Point de miracle. Déjà très en retard en terme de performance malgré l'utilisation d'une Mercedes B, interprétation de règlement vertement critiquée par toutes les équipes concurrentes, Aston Martin a montré ses limites dés lors qu'il faut revenir à la conception complète d'une monoplace. Marsouinage, manque de grip associé, tout y est pour faire des verts une des équipes les moins véloces du plateau.

Le duo de pilotes n'est pas au sommet non plus. Inutile de revenir sur le fils du propriétaire, bon uniquement en conditions humides. Mais les performances de Vettel posent davantage question. En arrivant chez Aston Martin, Vettel avait probablement en tête un redressement technique lié au nouveau règlement. Cette opportunité manquée semble avoir eu raison de la motivation de l'allemand, qu'on sent davantage préoccupé par l'environnement que par son année de Formule 1. Ca sent la fin de carrière ...

WILLIAMS :

Là encore, transition ratée par l'écurie anglaise. Williams ne parvient plus à sortir la tête de l'eau, quelque soient les circonstances. A tel point que les ingénieurs prévoyaient d'enlever toute la peinture de la monoplace pour gagner les précieuses centaines de grammes pouvant améliorer les performances d'une monoplace manifestement pas très bien née. Exit le surdoué Russel, In pour le revenant Albon. Si Russel avait copieusement  dominé Latifi, l'autre fils à Papa de la grille en 2021, quelle surprise de voir Albon aussi dominateur à son tour, lui qui a déjà ouvert son compteur de points 2022. La comparaison face au Canadien est sans appel et Albon fait des miracles avec ce qu'il a entre les mains. Retour à long terme ? Sûrement !

ALFA ROMEO :

A n'en pas douter, la grosse surprise de la saison ! Fred Vasseur avait lâché ça et là quelques informations à l'inter-saison laissant penser qu'Alfa allait sérieusement redresser la barre. C'est fait ! Et si le rookie Guanyu Zhou n'a pas démérité, c'est bien ce sacré Bottas qui a attiré les regards dans ce début de saison. Attendu comme chef de file, le finlandais tient son rang malgré sa récente bévue du GP de Miami et pointe 8ème au championnat. Il semblerait en plus qu'il reste un potentiel certain à extirper de l'auto cette année, une saison 2022 prometteuse se confirme pour l'équipe Suisse, 5ème du championnat avant le GP d'Espagne.

HAAS :

Ce n'était un secret pour personne, l'année 2021 était programmée blanche pour l'équipe Américaine. Pas de budget de développement à perdre, il fallait se consacrer sur 2022. Paris gagné malgré certains aléas et une relative inconstance. Haas semble cependant être l'équipe qui est le plus rentrée "dans le rang", avec des performances en net recul depuis 3 courses. Là encore, c'est bien l'ancien et lui aussi revenant Kevin Magnussen qui tient la baraque ! Le Danois a impressionné, il faut bien le dire tandis que Schumacher est toujours à 0 pointé au championnat. Très franchement, pour l'avoir vu en F2, je n'avait pas beaucoup d'enthousiasme à l'idée de voir le fils du Baron. Il a bénéficié d'un pont d'or jusqu'à la F1 en capitalmisant sur la notoriété de son père mais sincèrement, le pilote Allemand n'impressionne dans l'ensemble pas plus qu'il n'est capable de coups d'éclat ... ce qu'à déjà réussi son équipier torp gros, pas préparé mais diablement efficace. Bref ça fait sérieusement réfléchir quand à sa réelle pointe de vitesse. Lui non plus pourrait ne pas pouvoir retenir son baquet encore très longtemps